Goldfinger

Présentation

Goldfinger est un film britannique réalisé par Guy Hamilton sorti en 1964. C'est le troisième épisode des aventures de James Bond produit par Eon Productions. Il est adapté du septième roman de l'écrivain Ian Fleming. On retrouve dans ce film Sean Connery dans le rôle de l'agent 007 et l'Aston Martin DB5 en co-star.

Résumé

Dans ce 3^ème opus, le célèbre agent secret britannique se trouve face à l'un des plus célèbres méchants de tous les temps : Auric Goldfinger. La banque d'Angleterre charge les services secrets d'enquêter sur ce riche industriel qui entrepose d’importantes quantités d’or pour une raison inconnue. L’agent 007 devra faire preuve d’intelligence, de force et de ruse pour comprendre et contrecarrer les plans de son ennemi afin de l’empêcher de réduire à néant l'économie mondiale.

Développement

L’idée du personnage de Goldfinger est née dans l’esprit de l’écrivain britannique Ian Fleming en avril 1956 après avoir rencontré un courtier en or lors d’un séjour dans une station thermale. Le roman Goldfinger fut publié au Royaume Uni en 1959.
Les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman envisagèrent dans un premier temps d'adapter Opération Tonnerre pour la troisième aventure de l'agent secret. Il se tournèrent finalement vers Goldfinger suite aux démêlés judiciaires survenus entre Ian Fleming et le scénariste Kevin McClory quant aux droits d'auteurs du roman Opération Tonnerre. Le réalisateur des deux précédents films Terence Young fut quant à lui remplacé par Guy Hamilton suite à des désaccords financiers avec la production.
Avec 3 millions de dollars, le budget de Goldfinger fut supérieur à celui des deux premiers films réunis. Néanmoins, les producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli parièrent sur le succès du film aux États-Unis, le script étant plus adapté au marché américain que James Bond contre Dr No et Bons Baisers de Russie dont l'action se déroule en Europe et aux Caraïbes.

Accueil du public

La première de Goldfinger eut lieu à Londres le 17 septembre 1964. La foule de fans fut si importante que la police ne put la contrôler. La séance débuta ainsi avec 10 minutes de retard en raison de la confusion. Le film fut diffusé dans toutes les salles du pays dès le lendemain. La première projection aux États-Unis, beaucoup plus calme, se déroula le 21 décembre 1964 à New York, puis dans 64 cinémas de 41 villes pour finalement atteindre 485 salles. La demande fut si forte que certaines salles durent rester ouvertes 24h/24.
En seulement deux semaines, le film fut rentabilisé et battit des records au box-office de plusieurs pays. Il fut référencé par le Livre Guinness des Records comme le film le plus rentable de tous les temps, ayant rapporté 46 millions de dollars dans le monde (pour seulement 3 millions investis) lors de la diffusion originale, et 125 millions de dollars en tenant compte des rééditions.

Récompenses

Goldfinger fut notamment le premier film de la franchise James Bond à être récompensé par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences avec l'Oscar 1965 du meilleur montage d'effets sonores pour Norman Wanstall. Il fut également nominé aux Grammy Award pour sa bande originale composée par John Barry et aux British Academy of Film and Television Arts (BAFTA) pour la meilleure direction artistique.
L'American Film Institute honora également le film à quatre reprises, le classant :

• N° 90/100 pour la meilleure citation de film (Un Martini. Secoué, pas agité.)
• N° 53/100 pour la meilleure chanson (Goldfinger)
• N° 49/100 pour le meilleur méchant (Auric Goldfinger)
• N° 71/100 des meilleurs thrillers cinématographiques.

En 2006, Entertainment Weekly et IGN nommèrent tous deux Goldfinger comme le meilleur film de la franchise et MSN comme le deuxième meilleur, derrière son prédécesseur Bons Baisers de Russie. En 2008, ce fut au tour de Total Film de le désigner comme le meilleur des James Bond.

Anecdotes

Secrets d’acteurs

• Orson Welles fut le 1^er acteur pressenti pour le rôle d'Auric Goldfinger mais il était alors trop cher. Les producteurs jettèrent finalement leur dévolu sur l'acteur allemand Gert Fröbe, suite à sa prestation remarquée dans Ça s'est Passé en Plein Jour (1958).
• Ce fut seulement le 1^er jour du tournage que le réalisateur Guy Hamilton s'aperçut que Gert Fröbe ne parlait pas du tout anglais. Il lui demanda donc de dire ses répliques rapidement et le fit ensuite doubler par un acteur britannique.
• Fröbe, gêné par son engagement dans le parti Nazi, demanda à la production de changer le mode d'exécution des complices de Goldfinger. Sa demande fut toutefois refusée et les complices gazés.
• La 1^ère du film en Israël fut perturbée par le passé de l’acteur allemand. Plusieurs salles refusèrent en effet de le diffuser jusqu’au témoignage de Mario Blumeneau, de confession juive, qui affirma avoir été sauvé par l'acteur.
• Lors de l'avant-première au Odeon Leicester Square, l'actrice Honor Blackman portait un bijou en or 22 carat, en forme de doigt d'or (gold finger)

Blessures et Santé

• Lors de la scène de l'électrocution d'Oddjob à Fort Knox, l'acteur Harold Sakata s'est réellement brûlé aux mains. Lorsque le réalisateur lui demanda pourquoi il n'a pas lâché les barreaux ou demandé l’arrêt de la scène, l’acteur répondit : Vous n'avez pas dit "coupez !", alors je me suis accroché.
• Tout le monde garde en tête l’image du corps de Jill Masterson recouvert d’or. Mais peu savent que pour cette scène, l’actrice Shirley Eaton dut subir 2h de maquillage et être constamment surveillée, notamment au niveau de sa tension et de sa température corporelle. De plus, une petit partie de peau (au niveau de l’estomac) était restée nue afin d’éviter une asphyxie de l‘épiderme (cause de décès de son personnage dans le film).
• L’acteur qui devait, à l’origine, jouer la scène de bagarre du pré-générique fut arrêté la veille du tournage de la scène. Le cascadeur Alf Joint fut alors embauché au pied levé pour le remplacer mais se brûla également.
• La scène du rayon laser, dans laquelle 007 manque de se faire castrer, fut réalisée via des effets d’optiques en post-production, mais aussi grâce à une flamme réelle mise en place par des techniciens armés d’une torche oxyacétylène. Si aucun accident ne fut à déplorer, Sean Connery reconnut avoir été particulièrement stressé lorsque les techniciens approchaient de son entre-jambe...

Décors et tournage

• Si la production obtint l’autorisation de tourner aux abords de Fort Knox, ils n’ont pu faire de plans en intérieur pour des raisons de sécurité. Le dépôt fut donc reproduit en studio à l'échelle 1 à partir de photos du véritable bâtiment. Ce décor fut à l’époque le plus cher jamais construit.
• Un empilement de 13 mètres de lingots d'or tel qu'on peut le voir dans le film serait en réalité impossible à réaliser notamment en raison du poids des lingots.
• Le modèle 3D de Fort Knox utilisé par Goldfinger est actuellement en exposition dans le vrai Fort Knox.

Scènes et répliques cultes

• La tradition des chansons pop présentes dans les génériques des James Bond fut lancée par le film Goldfinger, au même titre que la scène pré-générique décorrélée de l’intrigue principale.
• Dans le générique, des images sont projetées sur le corps doré de Margaret Nolan : ce sont des extraits des deux opus précédents.
• La chanson originale du film fut composée par John Barry et chantée par Shirley Bassey. Elle devint un vrai hit aux Etats-Unis.
• Le producteur Albert R. Broccoli fit modifier la scène ou l'on voit le compte à rebours de la bombe de Fort Knox pour que celui-ci se termine sur le chiffre 007.

Autres anecdotes :

• Ian Fleming s’est inspiré de l’architecte Erno Goldfinger pour nommer le principal protagoniste du roman. Celui-ci menaçant de porter plainte, l'écrivain envisagea alors de changer le nom en Goldprick (connard en or)
• Dans le dessin animé japonais Goldorak, le robot géant se nomme Grendizer en version originale. Jacques Canestrier, distributeur de la série en France, choisit de franciser le nom et opta pour une contraction de deux grands personnages du cinéma : Goldfinger et Mandrake (personnage de Docteur Folamour de Stanley Kubrick).